Pourquoi un travail en groupe ?
Le groupe constitue notre outil de travail essentiel. Nous concevons le travail de groupe comme un lieu de confrontation, de soutien et d’expérimentation.
La présence de personnes qui ont en commun la violence conjugale facilite les échanges à propos de la violence. L’expression de la diversité permet de prendre du recul par rapport aux croyances, aux idées qui justifient le recours à la violence.
Le groupe permet de travailler les questions de différenciation et d’identité : En quoi l’autre me ressemble, en quoi il est différent, en quoi ma violence ressemble à celle de l’autre, en quoi elle est différente...? La différenciation s’exprime également en terme de Je et de Nous : En quoi je ressemble aux autres ? En quoi est-ce que je me singularise ? La violence conjugale s’inscrit sur des rapports de force et d’emprise qui s’expriment dans la relation duelle. Ces mécanismes ne peuvent être utilisés tels quels dans les relations de groupe.
Le groupe est en lui-même un lieu d’apprentissage : il permet d’expérimenter des relations égalitaires, de faire l’expérience de communiquer, d’être écouté(e)...
Enfin, le groupe peut jouer le rôle de surmoi qui va accompagner l’auteur dans la vie quotidienne. Les auteurs de violence expriment cela en nous disant que penser au groupe dans les moments de tensions permet parfois d’éviter le passage à l’acte.
Le groupe de responsabilisation constitue également un cadre très strict avec des règles de fonctionnement à respecter. Le participant n’a aucun contrôle sur ce cadre, il lui est imposé. Par contre, le participant a le contrôle, l’initiative sur la manière dont il va s’approprier ce cadre, s’y intégrer et y évoluer. Ceci peut constituer pour lui une expérience fondamentale.
Le travail en groupe offre un terrain d’expérience concret qui permet un travail à trois niveaux :
- sur la dynamique personnelle : la personne face à elle-même, ses représentations de la violence,
- sur les relations interpersonnelles : l’individu en relation avec les autres, les rapports de force, le contrôle de l’autre,
- sur les relations familiales : les interactions des participants entre eux, leurs rôles, leurs positions dans le groupe sont analysées en tant que reflet de leurs interactions dans le couple et la famille.
Parallèlement à ce travail à trois niveaux, le processus de groupe assure à la fois le soutien et la confrontation d’un groupe de pairs.