Intervenante en milieu d'hébergement pour victimes de violences conjugales, Marie-Christine Romignot accueille les enfants qui accompagnent leur mère et les invite à raconter une histoire librement construite. Ces récits ont été analysés par Marianne Romus. Les histoires se présentent comme fictions, témoignages ou encore mixité de ces deux modes narratifs, et permettent d'explorer l'impact de la violence conjugale sur l'enfant, tout en écoutant la souffrance énoncée dans le contexte singulier et subjectif de chaque enfance. Le récit libre est avant tout un mode d'expression et le support d'une relation. Il favorise la construction narrative mettant en jeu la vie psychique et pulsionnelle de l'enfant, et peut en même temps rendre compte du désir de témoigner de sa réalité familiale et personnelle. Les histoires sont résolument plurielles, et c'est précisément au travers de la parole des enfants que nous écoutons ces interrogations : par quoi sont-ils préoccupés ou angoissés, qu'est-ce qui anime leur curiosité, qu'attendent-ils des adultes quand la violence familiale traverse leur existence ?